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L'IMPARFAIT

La conjugaison des verbes à l'imparfait
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La conjugaison des verbes à l'imparfait

Pour tous les verbes, sauf le verbe être, l'imparfait se forme :
- à partir du radical du verbe conjugué à la première personne du pluriel du présent
nous jou-ons
- auquel on ajoute les terminaisons ais, ais, ait, ions ,iez, aient
je jou-ais, tu jou-ais, il jou-ait...

Remarque : Les verbes dont le radical se termine par "g" doivent prendre un "e" à toutes les personnes sauf à la première et à la deuxième du pluriel.
Nous voyage-ons
Je voyageais, tu voyageais, nous voyagions, vous voyagiez, ils voyageaient

verbe être : j'étais, tu étais, il était, nous étions, vous étiez, ils étaient

Quelques emplois

- L’imparfait est utilisé dans les textes descriptifs (cf. ci-dessous).

Dans Un barrage contre le Pacifique, Marguerite Duras décrit la ville de Saigon vers 1930 :
C’était une grande ville de cent mille habitants qui s’étendait de part et d’autre d’un large et beau fleuve.
Comme dans toutes les villes coloniales, il y avait deux villes dans cette ville ; la blanche et l’autre. Et dans la ville blanche il y avait encore des différences. La périphérie du haut quartier, construite de villas, de maisons d’habitation, était la plus large, la plus aérée, mais gardait quelque chose de profane. Le centre, pressé de tous les côtés par la masse de la ville, éjectait des buildings chaque année plus hauts.

- L’imparfait est aussi utilisé dans les textes narratifs pour parler d’une époque passée, de la manière dont on vivait, de ce qu’on avait l’habitude de faire, de ce qui se répétait (cf. ci-dessous).

Dans Clochette de Guy de Maupassant, le narrateur évoque une vieille couturière qui venait une fois par semaine raccommoder le linge de ses parents :
J’adorais cette mère Clochette. Aussitôt levé, je montais dans la lingerie où je la trouvais installée à coudre, une chaufferette sous les pieds. Dès que j’arrivais, elle me forçait à prendre cette chaufferette et à m’asseoir dessus pour ne pas m’enrhumer dans cette vaste pièce froide, placée sous le toit.
« Ça te tire le sang de la gorge », disait-elle.
Elle me contait des histoires, tout en reprisant le linge avec ses longs doigts crochus …

- L’imparfait est aussi utilisé en concurrence avec le passé composé ou le passé simple dans les textes informatifs et narratifs

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Exercices

Avant de faire les exercices, lisez attentivement le mode d'emploi pour pouvoir entrer correctement vos réponses (problèmes de typographie).
Exercice N°1 : Voilà le début d’une nouvelle de Marcel Aymé intitulée Le dernier. Complétez le texte en conjuguant les verbes à l’imparfait
Il y (avoir) un coureur cycliste appelé Martin qui (arriver) toujours le dernier, et les gens (rire) de le voir si loin derrière les autres coureurs. Son maillot (être) d’un bleu très doux, avec une petite pervenche cousue sur le côté gauche de la poitrine. Courbé sur son guidon, et le mouchoir entre les dents, il (pédaler) avec autant de courage que le premier. Dans les montées les plus dures, il (se dépenser) avec tant de ferveur qu’il (avoir) une belle flamme dans les yeux ; et chacun (dire) en voyant son regard clair et ses muscles gonflés d’effort :
- Allons, voilà Martin qui a l’air d’avoir la forme. C’est bien tant mieux. Cette fois il va arriver à Tours (ou à Bordeaux, ou à Orléans, ou à Dunkerque), cette fois il va arriver au milieu du peloton.
Mais cette fois-là (être) comme les autres, et Martin (arriver) quand même le dernier. Il (garder) toujours l’espoir de faire mieux, mais il (être) un peu ennuyé parce qu’il (avoir) une femme et des enfants, et que la place de dernier ne rapporte pas beaucoup d’argent.
Marcel Aymé, Le dernier, in : Le nain, nouvelles, Editions Gallimard, 1934
 



Exercice N°2 : Complétez la suite de la nouvelle de Marcel Aymé en conjuguant les verbes à l’imparfait

[…] Ses compagnons de route lui (demander) après la course :
- Alors, comme ça, tu es content ? Ça a bien marché ?
- Oh oui ! (répondre) ) Martin, je suis plutôt content.
Il ne (voir) pas que les autres (se moquer) de lui, et quand ils (rire), il (rire) aussi. Même, il les (regarder) sans envie s’éloigner au milieu de leurs amis, dans un bruit de fête et de compliments. Lui, il (rester) seul, car il n’y (avoir) jamais personne pour l’attendre. Sa femme et ses enfants (habiter) un village sur la route de Paris à Orléans, et il les (voir) de loin en loin, dans un éclair, quand la course (passer) par là. Les personnes qui ont un idéal ne peuvent pas vivre comme tout le monde, c’est compréhensible. Martin (aimer) bien sa femme, et ses enfants aussi, mais il (être) coureur cycliste, et il (courir), sans s’arrêter entre les étapes. Il (envoyer) un peu d’argent chez lui quand il en (avoir) et il (penser) souvent à sa famille, pas pendant la course il (avoir) autre chose à faire, mais le soir, à l’étape, en massant ses jambes fatiguées par la longue route.
 
Marcel Aymé, Le dernier, in : Le nain, nouvelles, Editions Gallimard, 1934

Exercice N°3 : Complétez le texte en conjuguant les verbes à l'imparfait.
Chaque dimanche, avant la guerre, Morissot (partir) dès l'aurore, une canne en bambou d'une main, une boîte en fer-blanc sur le dos. Il (prendre) le chemin de fer d'Argenteuil, (descendre) à Colombes, puis (gagner) à pied l'île Marante. A peine arrivé en ce lieu de ses rêves, il (se mettre) à pêcher; il (pêcher) toute la nuit. Chaque dimanche, il (rencontrer) là un petit homme replet et jovial, M.Sauvage, mercier, rue Notre.Dame-de-Lorette, autre pêcheur fanatique. Ils (passer) souvent une demi-journée côte à côte, la ligne à la main et les pieds ballants au-dessus du courant; et ils s'étaient pris d'amitié l'un pour l'autre. En certains jours, ils ne (parler) pas. Quelquefois ils (causer); mais ils (s'entendre) admirablement sans rien dire, ayant des goûts semblables et des sensations identiques.

in : Maupassant, Deux amis


Exercice N°4 : C. se souvient de son enfance. Complétez son témoignage en conjuguant les verbes à l’imparfait
Voici une histoire que mon père (se plaire) à raconter…
Depuis 1941, date de mariage de mes parents, toute la famille (vivre) dans un immeuble situé sur une colline dominant la ville de Nice. Un dimanche par mois, accompagnés de nos parents, mon frère cadet et moi (rendre) visite à notre grand-mère qui (habiter) Beausoleil, petite station touristique jouxtant la Principauté de Monaco. Ce rituel auquel nous ne (renoncer) jamais, à la fin des années 1940, (se dérouler) toujours de manière identique.
Nous (se réveiller) tôt, (prendre) un petit déjeuner rapide, puis (partir) joyeusement en direction de la gare distante d’environ trois kilomètres. Nous (presser) le pas de crainte d’être en retard. La descente aidant, nos petites jambes de trois et quatre ans (suivre) ) sans difficulté le rythme soutenu. Arrivés en gare, nous (grimper) dans un wagon et au coup de sifflet alors que la lourde locomotive à vapeur (s’ébranler), nos cœurs (battre) très fort. Ce voyage (être) un plaisir sans cesse renouvelé.
Arrivés en gare de Monaco ville, une autre aventure (commencer). La vue sur le palais princier nous (intéresser) fort peu. Nous (avoir) hâte de retrouver notre grand-mère et (être)) impatients de savourer sa délicieuse cuisine italienne. C’était une époque où les enfants n’ (intervenir) que lorsqu’on (s’adresser) à eux et écouter (écoutaient) les adultes raconter la vie avec ses moments heureux et ses difficultés.
Puis (venir) le temps des embrassades et le retour vers Nice. Dès que nous (arriver) au pont Saint-Philippe, le dernier kilomètre (se faire) par étapes. Fatigués par cette longue journée, mon frère et moi (grimper) à tour de rôle sur les épaules de mon père. La règle (être) simple et non négociable : à chaque lampadaire, changement de cavalier. Arrivés à destination, fourbus mais ravis, nous (penser) déjà au prochain voyage vers Beausoleil.

 

Exercice N°5 : Voilà un autre souvenir d’enfance. Complétez le texte en mettant les verbes au bon endroit et en les conjuguant à l’imparfait - permettre, se mêler, apparaître, passer, ouvrir, varier, ramasser, partir, fuir, s’étendre, devenir, inonder, tapisser, reprendre
Enfant, mon père toutes ses vacances d’été à Beuil, petit village situé dans les Alpes du Sud. Chaque année, début juillet, toute la famille la ville de Nice envahie de touristes pour retrouver à 1450 mètres d’altitude, fraîcheur et tranquillité.

Au sortir des gorges du Cians, le village (apparaissait) soudain sur son piton rocheux. L’air, brusquement, (devenait) plus léger, plus enivrant. L’odeur de la lavande à celle des conifères. Le bleu des myosotis, le jaune des boutons d’or les pâturages.
Boutons d’or. Photo de Françoise Boué Au fil des ans, des liens affectifs forts s’étaient créés avec ce village. A peine arrivés, nous les lourds volets en bois de mélèze. La lumière la pièce de séjour. Chacun ses marques. Au pied de la maison, les jardins potagers des villageois.
Mais ce refuge accueillant était aussi une porte ouverte sur de multiples aventures. Chaque jour, lorsque le temps le , nous cueillir fraises sauvages, framboises ou champignons dans les environs du village. Une fois par semaine, nous du bois mort pour alimenter notre poêle. Pour le retour, la charge suivant l’âge et la force de chacun. […]
 


Exercice N°6 : Suite du texte de l’exercice précédent. Complétez-la en mettant les verbes au bon endroit et en les conjuguant à l’imparfait – rassembler, être, faire halte, éloigner, abandonner, inviter, prendre, rester, éclairer, se dérouler, repartir, marcher
[…] Parfois, de longues randonnées d’une journée, nous du village. Nos voisins nous à les accompagner dans les alpages.
Au col des Moulinès. A l'arrière-plan le mont MounierMais le moment le plus attendu, la grande randonnée annuelle en direction du mont Mounier à 2817 m d’altitude. Cette sortie plusieurs familles. Sur des sentiers escarpés, les enfants devant, suivis par les parents. Toute la troupe au col des Moulinès à 1981 mètres pour reprendre des forces. Les sandwiches engloutis, nous , prêts à fournir un dernier effort. Dernière halte au refuge du petit Mounier à 2727 mètres où, très soulagés, enfin nos sacs à dos. Il alors un petit quart d’heure de marche pour arriver au sommet. Récompense suprême, par beau temps, un superbe panorama à 360° sous nos yeux.
A la descente, la fierté d’avoir, une fois de plus, réussi cet exploit, les visages. Heureux… et soulagés, nous déjà rendez-vous pour l’année suivante.

 
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